Série rouge

révélations colorées dans le grand’oeuvre scientifico-propagandiste du chien


Que l’on ne s’y trompe pas. Il s’agit ici, heu, comment dire ? Il s’agit d’une recherche stylistique imputable, non pas au chien ni à Monsieur M, mais à nous leurs géniteurs. D’aucuns imagineraient des tels esprits se perdre en pareilles trivialités. La propagande c’est pour les dirigeants. Et encore, pas tous.
Revenons à l’essai stylistique. Le principe utilisé ici consiste en un savant mélange de collage numérique de matières visuelles originales combinées avec du dessin classique. Nous avons parodié une affiche réelle où en lieu et place de Monsieur M, trône l’inénarrable Lénine galvanisant les troupes révolutionnaires en route vers un avenir radieux.

Quel est l’intérêt ?

L’imaginarium soviétique est constitué de fabuleuses réalisations graphiques qui en inspirent plus d’un encore de nos jours … nous par exemple. Ce sont donc les plasticiens que nous sommes qui revisitent en parodiant (à peine) l’univers soviétique et par là, questionnent les grands faits de leur histoire et de leur actualité récente (brûlante même). Ceci par des chemins et détours graphiques passionnants : l’affiche de propagande et les ressorts qu’elle emploie, perspectives outrées, orientation des regards, proportions dominant-dominé, symbolique du geste, jeu de la couleur, etc.
Concrètement de quelle manière on revisite ? Rien de bien monstrueux ni ésotérique. C’est en superposant cette geste puissante autant que lumineuse propre à l’esthétique de la propagande à la soviétique et la caricature dérisoire de nos deux personnages. Cet entrechoquement accouche d’un hybride graphique, sans la violence brute du visuel original, mais conservant sa force, sa dynamique

Plus véritablement soviétique, mais pas encore dans un style propre, l’oeuvre nous déporte vers l’émotion, provoque le sourire, interroge consciemment ou pas.
En bons sculpteurs de sentiments, nous avons veillé à préserver la plastique de cette image en n’en modifiant pratiquement pas les lignes de force.
Vous verriez bien ça chez vous, sur les murs du salon, peu importe l’actualité du moment ? Nous aussi et nous rajoutons que c’est peut-être aussi une manière élégante de conjurer le sort tragique de la nouvelle “histoire russe, celle des années 2022-23.


La motteau, c’est notre petite chérie à nous. Et visiblement à vous aussi, amis lecteurs. Savez-vous que c’est l’œuvre la plus vendue de notre catalogue ? En coupe ou en vue “pleine”, la précieuse pétoire à turbine déchaîne les passions, aussi nous avons décidé de poursuivre et d’étoffer notre travail de recherche en vous proposant une vue “académique”, cette fois-ci en couleur et dans un style un peu plus technique. Un style qui là encore et bien qu’utilisant des techniques de dessin actuelles (vectorielles, notamment), évoque la raideur des procédés de typogravure en vogue chez les imprimeurs d’alors, et pas seulement les imprimeurs soviéto. C’était LE procédé utilisé alors pour pratiquement tout le papier imprimé, règne qu’il partageait avec l’héliogravure mais qui était davantage réservée aux publications de prestige comme les livres d’art.

Or donc, voici la première vision de la motteaucyclette à turbine en couleur, de ce rouge “sang de révolutionnaire” si chère au pentacle national.


Les chanceux qui ont eu la chance de lire le premier numéro de notre magnifique revue Watt? ont pu découvrir l’histoire de la motteau. Cet engin a été construit en série et diffusé aux quatre coins de l’empire soviétique. Donc, comme pour tout constructeur, fut-il d’état et issu de l’économie planifiée, on a mis en place un réseau de garages-concessionnaires et pour faire les choses proprement, fut conçu tout un support visuel pour la signalétique et la communication.

On vous propose ici une affiche de promotion destinée à la décoration des salles de vente chez les concessionnaires qui en possédaient une pour la démonstration et la prise en main.

Bien que dotée ici d’une ornementation évoquant l’univers “racing”, les damiers notamment qui traversent le format de haut en bas, la pétoire à vapeur (car sa turbine fonctionnait à vapeur et non à combustion interne). Or donc la pétoire était surtout destinée à la route, et qui plus est à la route en famille, alors point de fantaisies du côté de la vélocité, d’autant que l’état des routes d’alors ne le permettait point.
Fiabilité, solidité, autonomie, tels étaient les points forts de cet honorable vaisseau du bitume.


Dans la suite des outils publicitaires qui constituent l’écosystème “commercial” (ce mot est-il le mieux adapté dans le contexte soviétique du chien ?…) Toujours est-il que si l’on parle d’affiche, les panneaux d’extérieur trouvent aussi toute leur importance pour signaler l’existence d’un point de vente ou d’entretien dédié aux spécificités de la machine (et elles sont nombreuses). Ici, il s’agit d’un panneau qui devait orner le linteau des portails de garage.

Les technique d’impression de l’émail (car les originales étaient en tôle émaillée) ne permettait pas la reproduction précise, ce qui explique le rendu schématique mais très élégant utilisé ici. Toutes les composantes de la charte visuelle sont néanmoins présentes sur ce simple mais très beau graphisme, le pentacle, la couleur” rouge sang de révolutionnaire” et la forme typique de la machine.


Nous vous présentons ici une déclinaison du précédent graphisme. Les différences portent essentiellement sur les procédés employés pour créer un rendu plus dense, plus voyant. Une chose essentielle si l’on imagine que ces panneaux servent à signaler la concession. Ils doivent dont être visibles ce qui n’était pas véritablement le cas de la version précédente.
Bien évidemment le système n’était pas forcément très constant (l’entre deux guerres était réputé pour son manque de ressources) et le rendu final s’en ressentait. On voyait fréquemment sur ces panneaux, ne nombreuses bavures mais qui au final n’étaient pas sans charme, d’autant que le métal sur lequel elles étaient réalisé rouillait rapidement, ajoutant encore une petite touche de désuétude.


Là, vous découvrez un objet très peu vu à l’époque autant que maintenant. C’est la manifestation sans équivoque du moment où la machine a été produite. Une période de grande pénurie durant laquelle les matériaux manquaient absolument partout. Manquaient au point que l’on prit la décision de simplifier de nombreux process, et dans ce cas précis, celui de la fabrication des outils promotionnels de la motteau. Ce que vous voyez est une simplification extrême du graphisme original appliqué par sérigraphie sur une simple planche de bois enduit.

Le résultat est graphiquement des plus heureux et les vertus décoratives de telles publicités sont incontestables (quand elles sont en bon état). Bien évidemment, le choix des matériaux employés alors, éphémères par nature car fragiles en font un objet d’une grande rareté et donc précieux. C’est pourquoi nous vous la proposons en grand format et soigneusement imprimée comme toujours !


Le petit sous-marin électrique était une machine dont l’intérêt en matière d’innovation a déclenché tout un ensemble de publications, tant dans les revues scientifiques que grand public. Le corollaire était bien entendu d’enrober le discours, technique par définition de tout un instrumentarium visuel dont ce couple d’affiches que vous découvrez ici sont de fort beaux représentants.

Là encore nous, les géniteurs du chien, nous sommes pris au jeu, non pas de la copie, ni même cette fois-ci de la parodie mais de la relecture du style soviétique pour en ressortir une création qui nous est propre.
Nous avons tenté de pousser les vertus décoratives que le style peut offrir et plus encore de tenter d’ennoblir les formes cocasses de ce petit engin.

Comment ? Simplement en lui fabricant un écrin, évoquant son milieu d’une manière élégante et épurée, glissant presque vers l’abstraction, voire le symbolisme, ce qui est notons-le une des caractéristiques fondamentales et universelles du graphisme, quelle qu’en soit l’origine.


Dans l’esprit de l’affiche précédente, voici une variante, utilisée pour l’impression en grand format. La forme du graphisme d’arrière-plan n’est pas une facétie du créateur mais le résultat d’une contrainte liée au procédé d’impression en grand format.

En effet, la taille et les proportions des feuilles utilisées par les machines de l’imprimeur national étaient inamovibles, non négociables. Comme il n’y avait donc guère de choix, pénurie oblige de fournisseurs, c’était là une façon de s’accommoder à une situation de manque. Ici cela conduit à dessiner sur ce genre de proportion, plutôt pas désagréables d’ailleurs, alors que les autres affiches étaient réalisées dans d’autres proportions.

Pour des raisons propres à nos systèmes d’impression, (là, c’est nous créateurs du chien qui parlons) nous la restituons dans un format plus orthodoxe au risque de lui faire perdre un peu de sa singularité.
Il n’y a pas qu’en union soviétique des années 40 que l’on subit des contraintes propres à pousser à l’extrême jusqu’à la réinterprétation ce qui n’est heureusement pas le cas ici.


Le moteur d’un cylindre et demie

Cet engin est aussi révolutionnaire que le moteur rotatif du Sieur Wankel. L’idée est d’optimiser l’utilisation de l’échappement dont on sait que ses gaz portent en eux une énergie qui s’envole bêtement dans la nature en plus d’être polluants. Dommage non ? Bon, on a déjà mené des tentatives intéressantes dont une des plus convaincantes est le turbo compresseur. Seulement voilà, c’est fragile, c’est difficile à fabriquer et donc cher. En 1946 on oublie donc. Notre joyeux tandem, lui s’est inspiré d’une techno bien rôdée, relativement simple et la transpose pratiquement tel quel : la machine à vapeur à double expansion. Ce moteur réutilise la vapeur résiduelle qui sort d’un premier cylindre (haute pression) en la réinjectant dans un autre de forme appropriée (basse pression).

Le moteur 1-5 fait presque pareil : un premier cylindre travaille normalement en effectuant son cycle de 4 temps en deux tours. Les gaz d’échappement sont dirigés dans un réservoir intermédiaire dans lesquels ils vont se compresser de nouveau durant deux à six cycles selon les modèles. Au moment de l’explosion (du temps “moteur”) dans le cylindre actif, c’est à dire au troisième ou septième tour, une soupape libère les gaz compressés dans un second cylindre de grande dimension (équivalent au cylindre basse pression de la machine à vapeur). Il offre ainsi un apport de puissance important au premier piston. Bilan espéré (mais jamais vérifié) : 20% de puissance en plus et une consommation réduite de 15 %. Malin nos deux gars !


Le Bolidj V2 n’est pas à proprement parler un modèle de série, c’est vrai, qui en aurait envie (et les moyens) au pays du tout populaire et de l’abnégation un peu obligatoire sur les bords ?
C’est un démonstrateur destiné à montrer les bienfaits de cette motorisation si étrange. Car le bolidj est conçu autour non pas d’un mais deux modèles 1:5. Dédoublés donc, montés tête bêche, d’un seul tenant, le bloc moteur venant complet de fonderie.
Autant dire que c’est un monstre de circuit. Si l’intérieur est tout à fait rustique, le mécanique quant à elle est dotée de tout un tas de raffinements dont un système de refroidissement à air compressé par un assemblage révolutionnaire. Système inspiré des… trompes de phonographes. Autre finesse : la carrosserie autoporteuse est intégralement réalisée en aluminium. Cette forme cigarillante pour le long capot (il faut bien loger ce remarquable moteur) n’est pas créée pour la beauté du geste. Elle favoriserait la rigidité de l’ensemble et au dire de nos seigneurs de l’équation, sans ajout de membrures supplémentaires. Un exploit en ces temps où les autos sont plutôt portées par un lourd châssis, surmonté d’une bonne grosse carrosserie. Enfin, le freinage est assuré par d’immenses tambours formés par les jantes elles-mêmes, refroidis en plus de l’air ambiant, par une turbine montée sous les enjoliveurs. Ce procédé est repris des années plus tard sur les trains d’atterrissages d’avions lourds. Rien que des petites choses subtiles à contre-courant des tendances pragmato-constructivistes du moment.
Bref, un fort beau véhicule qui n’a malheureusement pas de descendance directe (puisque c’est un démonstrateur), ce qui en fait un objet de collection fort couru.


La portablovsk III est un délicieux petit véhicule populaire à défaut d’être véritablement familial, faute de place. On voit ici une des innombrables applications du moteur issu de nos deux géniales cervelles. Le rendement allié à une certaine puissance autorise des déclinaisons de petite taille, suffisamment pour être intégré sans difficultés dans des autos de ce genre.

Autre point singulier, cette petite merveille est portée par seulement trois roues, ce qui d’une la rend économe à fabriquer et de deux, la rend extrêmement maniable. Elle demi-tourne dans un rayon de 4,50 mètres, ce que bien des deux roues lui envient.
Bien que dotée d’un équipement spartiate, la petite bestiole a vu une gigantesque descendance, jusqu’à la version semi-caravane articulée (vocation familiale oblige), en passant par le petit coupé chic de crâneur-dandy. Elle se révèle à l’usage d’une grande fiabilité et cette qualité qui n’a pas échappée à certains. En effet, la fiabilité étant un des nerfs de la guerre, les militaires s’en sont emparés . Du coup, en plus plus de hanter les routes des vacances (enfin, vacances, c’est façon de dire), on l’a vu s’illustrer sur quelques champs de bataille, flanquée d’un système radar léger, le premier radar soviétique motorisé. Mais ça c’est une autre histoire…


Le régime soviétique, “inspire” le monde créatif pour le meilleur et pour le pire, en témoigne cette affiche. Offrir au bon peuple une petite voiture pas chère, simple et fiable, c’est lui offrir un premier pas vers la liberté. Certes, conditionnelle la liberté. Promesse que les zautorités ne manquent pas de faire valoir. En tout état de cause, cette belle affiche, inspirée de réclames révolutionnaires est destinée à la publicité extérieure. Cette version retrouvée dans les archives de Mr “M” est la reproduction d’une épreuve de supervision sans titrage. Le visuel sans les mots c’est une des étapes du processus de validation de tout discours public en “soviéterie”. On mesure ainsi l’impact du visuel et du discours qu’il sous-tend.


Ici, il s’agit d’une initiative menée par nous autres, les géniteurs du chien. Vous êtes nombreux à nous poser la question de décliner le petit monde de notre tandem de choc en objets. Et bien cette horloge est une réponse, la première de toute une série dont la diffusion va s’échelonner le long de l’année à venir. Bien que reprenant des graphismes et illustrations issus de nos collections, les formes sont directement inspirées de celles qui sont en vogue dans les années 50. En soviéterie comme ailleurs. La vraie différence réside dans le mécanisme. Il est ici électrique ce qui bien entendu n’est pas à l’ordre du jour après-guerre. Sa taille d’environ 40cm de diagonale, sa rareté (10 exemplaires fabriqués à la main), son design iconique en font un objet de collection, voire de décoration de tout premier ordre.